
Tribunal. Trafic de stups : deux ans ferme au fournisseur
Deux hommes comparaissaient, ce vendredi, devant le tribunal correctionnel de Brest. Chez l’un, cocaïne et matériel pour produire du cannabis et chez l’autre, de l’argent et des téléphones portables. Ce dernier a été considéré comme le fournisseur
du premier.
Il était difficile pour lui de nier : 181 plants de cannabis ont été trouvés chez lui en début de semaine, à Plougonvelin, avec tout l’attirail pour faire pousser cela et le conditionner, plus de 50 grammes de cocaïne, un peu d’héroïne et de MDMA (une drogue de synthèse), un document ressemblant à un business plan. « Mais il est allé plus loin, en indiquant avoir acheté ces huit derniers mois entre 500 et 600 g de cocaïne, qu’il a revendus à une vingtaine de clients », a souligné Fabrice Quantin, son avocat, vantant la coopération de son client avec la police. Ce trentenaire en a surtout trop consommé, de la drogue, pas vendu suffisamment pour rembourser son fournisseur. Il s’est endetté auprès de lui, peut-être de 6 000 à 7 000 €.
« Un coupable idéal »
Il a dénoncé son fournisseur après que sa compagne l’a elle-même bien décrit physiquement, ainsi que sa voiture. Un Albanais de 23 ans qui habite en couple à Brest, avec un bébé, chez qui on n’a trouvé que de l’argent liquide (pas loin de 16 000 € quand même !) et des téléphones portables : sept en tout. Très louche mais pas de stups, pas de condamnations pour ce type de faits dans les cinq que compte le casier de cet homme qui nie toute implication. Pas de comptabilité non plus, pour un éventuel trafic comme, d’ailleurs, pour son activité d’autoentrepreneur d’où il dit tirer cet argent.
« Il répare et vend des voitures pour d’autres Albanais, vous croyez qu’ils vont le payer en chèques ? », a plaidé son avocat, André Elard, qui parle de son client comme d’un homme sympathique, a développé son « itinéraire d’un enfant pas gâté » mais qui est « un coupable idéal » du fait de sa nationalité. Et comment croire son accusateur, un homme qui se drogue abondamment, au moins un gramme de cocaïne par jour et autant d’héroïne, sans compter quelques joints ?
« On externalise le risque »
Le procureur Phélippeau venait de présenter un tout autre scénario. « On met le grappin sur un consommateur dépendant. Quand il s’endette, on lui demande de faire pousser chez lui, en dehors de Brest, du cannabis. On externalise le risque, on fait faire sa production ailleurs et on gère à distance ». Il a requis trente mois de prison à l’encontre du jeune homme. Pour le prévenu de Plougonvelin, il a demandé dix-huit mois dont la moitié avec sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans, obligation de soins et de travailler ou se former.
Le tribunal l’a totalement suivi le concernant. Et presque pour Ermedin Shahi, condamné à deux ans de prison et maintenu en détention. La grosse somme retrouvée chez lui est confisquée.
Crédit : Le Télégramme https://www.letelegramme.fr/finistere/brest/tribunal-trafic-de-stups-deux-ans-ferme-au-fournisseur-14-12-2018-12162460.php#eyiJsgSfdCjFH93l.99